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|  Sujet: Somebody help ! [PV Eliza]
Mar 17 Jan - 15:19 | | Somebody help !
« Monsieur Jacy, je vous écoute. Monsieur Jacy ? »
Il relève la tête de son gribouillage magnifiquement noir et baveux, revenant à la réalité. Toutes les paires de yeux de son rang sont tournées sur lui, il sent les regards plus ou moins mitigés pointés sur lui. Un pointe d'antipathie, mélangée à l'incertitude de ceratins quant à l'étiquette qu'il faudrait lui coller sur le front, et à une pointe d'encouragement de la part de sa camarade de table. Seulement, la seule chose qu'il remarque réellement dans un premier temps, ce sont les deux pupilles dilatées du professeur, prêt à capter la moindre parcelle d'attention de son élève, ses gros sourcils touffus froncés. Ah. Il est en cours... c'est vrai. Il jette un œil à son voisin de gauche, histoire d'avoir un peu d'aide, mais il se fait royalement ignorer. Bien…
« Euh… ? Quoi ? » il demande finalement au professeur, l'air un peu con. Il n'a pas la moindre idée de ce qu'on attend de lui, il a abandonné après le pavé sur la vie de Picasso. Encore Monet, ça allait, mais Picasso… Non. Habituellement, on le laisse moisir au fond de la classe, mais pour faire bien et montrer sa motivation il s'était installé au deuxième rang depuis le début de son arrivée chez les Palettes, le cours d'art est l'un de ses préférés en général… sauf quand le prof décide de discuter histoire de l'art et de donner un nombre incalculable de peintres en tout genre, d'époques et de mouvements différents qu'il sait qu'il devra apprendre par coeur pour le prochain devoir sur table. Il y a des limites à sa motivation et son attention est très limitée.
« Je vous ai posée une question » réessaye le professeur en soupirant. « Mon cours vous ennui peut être ? »
Il entre-ouvre les lèvres, prêt à répondre que ouais, il se fait bien chier comme il faut, mais se retient à la dernière seconde et ravale son opinion avec difficulté. Il doit prendre sur lui, ça serait passé avec les autres nouveaux départ, l’honnêteté, mais ici… il a plutôt intérêt à ne pas trop se faire remarquer, ce qui semble déjà plutôt compromis. Il regarde ses mains tachetées d'encre noire, mince… il va vraiment falloir qu'il jette ce stylo. Pour l'instant, c'est à lui de se jeter. Il prend une grande inspiration et répond avec tout le self control qu'il peut rassembler pour compenser les regards insistants posés sur lui.
« J'ai pas écouté. Désolé. »
« J'avais remarqué. J'attends de vous plus de sérieux monsieur Jacy, vraiment » lui renvoie le prof en détournant le regard sur un autre élève qui se fait interroger à sa place. Eh… s'il avait répété la question, il aurait pu répondre lui aussi. Il secoue sa copie double dégoulinante d'encre et se cherche un autre stylo dans son sac tout en sachant qu'il n'en a sûrement pas d'autres. Penser à son matériel, ce n'est pas encore automatique. Il pourrait demander à sa voisine, elle n'a pas trop l'air d'attendre la moindre occasion de le jeter au bûcher elle, mais par fierté et antipathie totale il reste comme un con à attendre la fin du cours sans pouvoir écrire. Dès que la cloche sonne il se dépêche de fuir pour éviter la énième leçon de moralité du prof qui adore lui rappeler qu'il ne doit pas gâcher sa chance et que s'il a du mal à suivre en cours il peut lui demander du travail supplémentaire pour travailler ses lacunes. S'il devait faire ça pour tout son retard, il passerait plus d'heures avec le travail supplémentaire qu'en cours. Il file dans sa chambre pour se frotter ardemment les mains avec du savon et une brosse à ongle mais ça n'a rien de miraculeux, il a toujours les mains sales. Le noir est simplement devenu gris. Tant pis. Il se récupère un nouveau stylo noir après avoir vérifié que celui ci fonctionnait correctement sur l'agenda de William, étourdiment oublié sur sa commande, en lui laissant un joli mot d'amour se résumant concrètement à des obscénités, et file pour aller faire son heure d'étude. Seulement, une fois arrivé devant la salle, tous les élèves déjà installés, il est pris de panique et fait demi tour avant que le pion ne le repère. S'il sèche l'heure d'étude, il se fera coursé dans tout le bâtiment par les pions, et il sait que s'il se fait chopper ça lui fera perdre encore des points et pour une fois que quelqu'un croit un peu en lui, il n'a pas envie d'entendre la voix déçue de Mademoiselle Garnier si elle l'apprend. Elle a déjà du avoir écho de sa bagarre d'il y a deux jours, c'est bien assez. Il décide alors de prendre le taureau par les cornes et de se pointer devant le bureau de la directrice. Il ne se sent vraiment pas le coeur à supporter une heure avec d'autres humains, coincés dans une salle, à devoir rester concentré sur ses devoirs. C'est un artiste lui, il a besoin de temps pour rêvasser, déprimer et dessiner. Il se sent entièrement prisonnier, comme si essayer de devenir un bon élève revenait à vendre son âme au diable et endurer une éternité d’asservissement. Il frappe trois coups à la porte du bureau, attend d'avoir l'autorisation d'entrer, et ouvre prudemment la porte pour passer sa tête, recouverte par sa capuche de sweat.
"Mademoiselle Garnier… vous avez 5 minutes ? Je vais mourir. Il me faut une planque"
Drama queen en action.
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